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Le Kosovo sur le point de plonger dans une crise constitutionnelle inédite
Le Kosovo sur le point de plonger dans une crise constitutionnelle inédite

La Presse

time4 days ago

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Le Kosovo sur le point de plonger dans une crise constitutionnelle inédite

Le Kosovo sur le point de plonger dans une crise constitutionnelle inédite (Pristina) Secoué par des mois de crise politique, le Kosovo arrive ce week-end à la date butoir fixée par la Cour constitutionnelle : les députés ont jusqu'à minuit samedi pour désigner leur président. Une élection qui a déjà échoué à 52 reprises depuis février. Ismet HAJDARI Agence France-Presse Sans président désigné d'ici là à la tête de l'Assemblée, le pays le plus jeune d'Europe plongerait dans la plus grave crise politique de son histoire, aux conséquences imprévisibles. « C'est sans précédent, le chaos pourrait être infini car la constitution ne dit pas quoi faire ensuite », analyse pour l'AFP Mazllum Baraliu, professeur de droit constitutionnel à l'université de Pristina. La crise a commencé avec les élections remportées par le parti au pouvoir Vetëvendosje (« Autodétermination » – VV, centre gauche). La formation du premier ministre sortant Albin Kurti, avec 48 sièges sur 120, n'a pas obtenu de majorité absolue et ne parvient pas à trouver de partenaire de coalition. Conséquence : le Parlement issu des législatives se réunit tous les deux jours, et échoue chaque fois à élire son ou sa présidente. Vendredi matin, les députés ont à nouveau échoué, pour la 52e fois. Une séance de la dernière chance est prévue samedi à 14 h. Or sans Parlement totalement constitué, pas de gouvernement, dit la loi. Pour tenter de résoudre la situation, la Cour Constitutionnelle est intervenue le 26 juin et a donné 30 jours aux députés pour élire leur président ou présidente -29 jours plus tard, le Parlement est plus divisé que jamais-et toujours sans personne à sa tête. « Cent vingt députés piétinent la Constitution et l'État au lieu de les protéger. C'est absurde », balaye Mazllum Baraliu. Jeudi soir, la Cour Constitutionnelle a publié une décision interdisant aux parlementaires de voter ou de faire passer des mesures après samedi minuit. L'ordre, qui court jusqu'au 8 août, doit permettre à la Cour d'examiner les recours déposés par l'opposition qui accuse le parti de M. Kurti de légiférer sans véritable cadre légal. « Cirque » Militants associatifs, experts, observateurs, nombreux sont ceux qui tiennent les parlementaires et leurs partis pour responsables « C'est sans doute la plus sérieuse, la plus longue et la plus grave crise de l'histoire du Kosovo, en tout cas depuis l'indépendance » de la Serbie déclarée en 2008, estime Eugen Cakolli, l'un des responsables de l'Institut démocratique du Kosovo (KDI), une ONG. « La situation a dépassé toutes les limites et est devenue intolérable. Le Parlement s'est transformé en cirque », ajoute-t-il. Pour Safet Gerxhaliu, professeur d'économie, « ce sont les citoyens qui vont payer le prix le plus fort de cette… expérience politique. Qui risque de plonger le pays dans une impasse institutionnelle ». « Le Kosovo est dans une situation inquiétante. Sous sanctions européennes. Le processus d'adhésion [à l'UE, NDLR] est gelé. Le Kosovo a été oublié par l'UE », s'alarme M. Gerxhaliu. La paralysie institutionnelle pourrait coûter 883 millions d'euros au pays, met en garde Njomza Arifi, chercheuse au Groupe d'études politiques et économiques (GLPS). De l'argent que le Kosovo « devrait recevoir dans le cadre du plan de croissance » pour les Balkans occidentaux mis en place par l'UE. « On court le risque de devoir reprendre les négociations [pour ce plan d'aide] du début, et donc de prendre du retard dans le versement des fonds. On court même peut-être le risque que ces fonds soient attribués à d'autres pays des Balkans occidentaux », s'inquiète-t-elle. Si la frustration est grande, elle n'a jusqu'à présent donné lieu à aucune manifestation d'ampleur. Un avocat, Arianit Koci, a toutefois décidé de mener sa propre guerre contre les parlementaires en multipliant les actions spectaculaires. Lundi, il s'est rasé le crâne devant l'Assemblée, pendant qu'à l'intérieur les députés échouaient pour la 50e fois à élire un président. Quelques jours avant, il avait fait venir des ânes – une allusion à peine voilée à ce qu'il pense des membres de l'Assemblée. La présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, a demandé mardi à la Cour constitutionnelle de donner son interprétation des conséquences si les parlementaires ne se mettaient pas d'accord avant samedi minuit. Quant au premier ministre sortant, Albin Kurti, interrogé lundi sur la suite, il s'est contenté de répondre qu'il « ne savait pas ».

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